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LE JEU DE PELOTE.

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Le terrain ou tlachtli en langue nàhuatl (ici celui de Xochicalco), situe au cœur du centre cérémoniel, montre presque toujours la même forme en L, à extrémités fermées ou non. Le court est compris entre deux massifs talutés supportant des gradins destinés aux spectateurs.

Le jeu de balle principal adopte la forme caractéristique des terrains du Mexique central en double T. Long de 168 m pour une largeur de 37, il est le plus grand des jeux de balle mésoaméricains. L'aire de jeux est encafrée de hauts murs précédés d'une banquette, dont le mur de soutènement est orné de chaque côté de 3 panneaux sculptés. Deux anneaux de pierre sculptés de crotale entrelacés, à travers lesquels devait sans doute passer la balle en caoutchouc, sont scellés à 8 m du sol.

Ullamaliztli, le jeu de balle.

Sans doute inventé à l'époque olmèque, le jeu de balle était pratiqué du NORD au Sud de la Méso-amérique. Plus qu'un sport, il s'agissait d'un rite à dimension cosmique dont l'enjeu était la vie humaine. Ce jeu qui consistait à faire passer une lourde balle de caoutchouc d'un camp à l'autre, intrigua les Espagnols au point que Cortés emmena en 1528 une troupe de joueurs aztèques, laquelle se produisit dans les cours royales européennes. C'est l'un des ancêtres de nos jeux de balle actuels, de la pelote au base-ball. Les règles du jeu. Selon l'époque et la région, le jeu de balle connaît des variantes, le but étant de marquer des points en projetant la balle au travers d'un étroit anneau de pierre ou à atteindre l'un des trois marqueurs placés sur le sol. La dureté et le poids de la balle en caoutchouc solide rendaient le passage dans l'anneau très improbable. Les joueurs qui ne pouvaient se servir de leurs mains, renvoyaient la balle avec les hanches et les avant-bras, ou la guidaient à l'aide d'une batte fixée à une large ceinture de cuir. Celle-ci protégeait en outre le joueur des impacts de la balle, tout comme les épais bourrelets de coton entourant les jambes, les bras et la poitrine.

Des combats cosmiques...

Renvoyée d'un camp à l'autre, la balle figurait probablement les mouvements du soleil et des planètes, en particulier celui de l'astre vénusien au cours de son passage de neuf jours dans le monde souterrain avant qu'il ne réapparaisse comme étoile du matin. Les joueurs de balle, qui pouvaient être, chez les Mayas, le roi en personne et son ennemi captif, étaient sans doute considérés comme des dieux qui se livraient dans l'infra-monde à des combats cosmiques tels les jumeaux Xbalanque et Huna-puh. Figures héroïques du Papal Vuh, livre sacré des Mayas, ceux-ci avaient vaincu par la ruse les seigneurs de la Mort. Les sacrifices humains faisaient partie du rituel. C'était le plus souvent la mort par décapitation qui attendait les vaincus, comme le montrent clairement les reliefs de Chichén Itzâ et d'El Tajîn.

... au divertissement

Outre son aspect cultuel, l'ullamaliztli était aussi un spectacle populaire comparable aux jeux du cirque. On sait que, chez les Aztèques, des paris importants étaient engagés sur les joueurs, champions opposés aux prisonniers de la " guerre fleurie ". C'est cet aspect profane qui s'est maintenu jusqu'à nos jours. Dans les villages de Mazatlân et Villa Uniôn du Sinaloa, les hommes pratiquent l'ullama les jours de fête. Si l'enjeu n'est plus la vie, le règlement est à peu près similaire. La balle de caoutchouc, pesant 2 à 3 kg, est frappée avec les bras ou les hanches et ne peut toucher le sol. On joue aussi au jai alai, un jeu plus brutal qui consiste à renvoyer la balle à l'aide d'une cesta, la chistera des Basques.

BAS RELIEFS :

Les 6 panneaux sculptés représentent les 2 équipes de 7 joueurs assistant à la décapitation du capitaine de l'équipe adverse (perdante ou victorieuse selon les versions des archéologues). Le capitaine, tenatnd'une main le couteau de silex et de l'autre la tête du sacrifié, fait face au joueur décapité, représenté un genou à terre et ayant encore à la main une palme serpentiforme. De son cou tranché jaillissent 7 flots de sang prenant l'aspect de serpents et, au centre, une plante chargée de fleurs et d'épis de maïs. Les protagonistes sont séparés par une grosse balle de caoutchouc gravée d'un crâne humain crachant une grande volute, signe de mort.

Scène de sacrifice figurant sur l'un des douze jeux de balle de Chichén Itzâ. Au centre, on distingue un personnage - sans doute le capitaine de l'équipe armé d'un couteau de silex et tenant la tête d'un sacrifié.

 

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Jeu de balle de Coba, avec ses deux anneaux de part et d'autre du court.

 

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