La Zone Nord. |
La Zone Sud. TUMBA DEL, GRAN SACERDOTE (Tombe du Grand Prêtre). CASA DEL VENADO (Temple du Cerf). TEMPLO DE LOS RETABLOS (Temple des Panneaux). |
La Zone Nord. Ce secteur de la ville, composé de grands ensembles de style toltèque, s'articule autour d'une immense esplanade au sein de laquelle se détache une majestueuse pyramide, El Castillo. CASTILLO. (le temple intérieur est accessible par une petite porte aménagée au pied de l'escalier NORD ; visite du lundi au samedi de 11 h à 15 h et de 16 h à 17 h). Isolée au milieu de la place, la pyramide de Kukulkân, construction de plan carré (55,50 m de côté), haute de 24 m, aux angles légèrement arrondis, est composée de neuf étages en retrait les uns par rapport aux autres; au sommet, le temple surélevé sur une plate-forme est accessible par quatre escaliers rayonnants. Sa monumentalité est soulignée par une succession de moulures saillantes qui vont en s'amenuisant graduellement vers le haut. Cette construction du post-classique récent recouvre une autre pyramide plus ancienne qui continuait à être utilisée pour le culte. Depuis le sommet, on bénéficie d'un superbe panorama sur l'ensemble du site. Serpent à plumes. Ce thème récurrent à Chichén ltzâ s'annonce dès la base de l'escalier principal (NORD), flanqué de rampes terminées par des têtes de serpent. On a pu vérifier qu'au moment des équinoxes, en mars et en septembre, les rayons du soleil couchant forment le corps ondoyant, immatériel, d'un serpent, corps qui va rejoindre la tête de l'ophidien placée au bas de la rampe. En effet, les rayon du soleil déclinant sont, depuis le sommet, graduellement interceptés par les angles des neuf massifs de la pyramide qui, en projetant une ombre sur la rampe NORD, font apparaitre les segments d'un corps de reptile descendant du ciel vers la terre. Pendant 10 mn, ces jeux d'ombre et de lumière unissent le sommet de la pyramide à la tête du serpent, puis le phénomène reflue, du bas vers le haut quand le soleil achève sa course avant de disparaître derrière la ligne d'horizon. Le phénomène dure ainsi environ 3 h, entre l'apparition du premier triangle et la disparition du dernier. Selon Diego de Landa, une fête commémorant la descente sur terre de Kukulkân était encore célébrée au XVIe s. à Manî. Temple extérieur. Il s'ouvre au NORD sur un portique à trois baies délimitées par deux colonnes serpentiformes; la tête du reptile forme la base, le corps, le fût de la colonne et la queue à sonnettes, le chapiteau. La chambre principale est entourée d'une galerie en double équerre, avec une porte s'ouvrant dans l'axe de chacun des trois autres escaliers de la pyramide. Sur les pieds-droits des portes et les piliers, reliefs de guerriers qui étaient peints. Le tablero supérieur s'orne d'une procession de petits jaguars alternant avec des boucliers ronds. Temple intérieur. (la visite du temple intérieur est déconseillée aux claustrophobes). En 1937, les archéologues ont mis au jour, sous l'édifice actuellement visible, un temple-pyramide complet, à neuf degrés et 33 m de côté, mais à escalier unique orienté au NORD. Il donne accès, à 17 m au-dessus du sol, au temple à deux galeries voûtées, décoré de reliefs de jaguars alignés en file, de serpents, de fleurs, etc. Dans la première salle, qui servait de vestibule, se trouve un chac-mool dont les ongles des pieds et des mains, les dents et les yeux sont en os poli. La seconde chambre contient un trône de pierre en forme de jaguar, le corps teinté au cinabre rouge tacheté d'incrustations de jade et dont la gueule ouverte laisse voir des crocs en coquillage. Sur le trône reposait un disque solaire en mosaïque de turquoises et d'obsidienne entourant un miroir en pyrite, quasiment identique à celui retrouvé dans une cache du temple du Chac-mool. Haut JUEGO DE PELOTA. Le jeu de balle principal - Chichén Itzâ en compte douze autres - adopte la forme caractéristique des terrains du Mexique central, en double T. Long de 168 m pour une largeur de 37 m, il est le plus grand des jeux de balle méso-américains. L'aire de jeu est encadrée de hauts murs précédés d'une banquette, dont le mur de soutènement est orné de chaque côté de trois panneaux sculptés. Deux anneaux en pierre sculptés de crotales entrelacés, à travers lesquels devait sans doute passer la balle en caoutchouc, sont scellés à 8 m du so1. Aux extrémités Sud et NORD se situe, sur une plate-forme accessible par deux escaliers latéraux, un temple voûté à chambre unique s'ouvrant par un portique sur le jeu de balle. Temple Nord. L'escalier est bordé de rampes figurant un arbre qui plonge ses racines dans]e monstre de la Terre, la partie supérieure de la rampe s'ornant de panneaux où apparaît ]e visage de Kukulkân émergeant de la gueule d'un serpent à plumes. Sur les colonnes et sur la voûte, on voit des représentations de guerriers debout sur un masque de Tlâloc, ainsi qu'un relief mettant en scène différents personnages autour du Capitaine Disque solaire assis sur un trône-jaguar. Bas-reliefs. Les six panneaux sculptés, ceux du mur Est sont mieux conservés, ornant les talus des banquettes représentent les deux équipes de sept joueurs de balle assistant à la décapitation du capitaine de l'équipe adverse (perdante ou victorieuse selon les versions des archéologues). À gauche, le capitaine, tenant d'une main le couteau de silex et de l'autre la tête du sacrifié, fait face au joueur décapité, représenté un genou à terre et ayant encore à la main une " palme" serpentiforme. De son cou tranché jaillissent sept flots de sang prenant l'aspect de serpents et, au centre, une plante chargée de fleurs et d'épis de maïs. Les protagonistes sont séparés par une grosse balle de caoutchouc gravée d'un crâne humain crachant une grande volute, signe de mort. Tous les joueurs portent l'équipement complet: genouillères, cotte rembourrée, large ceinture de cuir maintenant la batte qui servait à diriger la balle, " palme " et coiffe composée de peaux de jaguar; de plumes et de masques miniatures. Au-dessus des panneaux s'étend une moulure saillante formée du corps d'un serpent dont la tête fait saillie à chaque extrémité de la banquette. Haut TEMPLO DE LOS JAGUARES. Prenant appui sur l'extrémité Sud du mur Oriental du jeu de balle, le temple des Jaguars est formé de deux chambres, la supérieure s'ouvrant à l'Ouest sur l'aire de jeu, l'inférieure tournée vers l'esplanade à l'Est. Temple supérieur. Bâti sur une haute et étroite plate-forme, il s'ouvre par un portique à deux colonnes serpentiformes supportant un linteau qui était en bois. La partie supérieure est ornée sur ]e pourtour d'une double frise en pierre sculptée, l'une de jaguars passants et de boucliers, l'autre de serpents. Notez les reliefs de guerriers ornant les jambages de ]a porte de ]a chambre principale. À l'intérieur, une peinture murale montre une scène de bataille** près d'un vil]age de chaumières mayas d'où fuient les femmes avec leur enfant sur le dos. Au milieu de ]a mêlée, est assis le Capitaine Disque solaire, à l'intérieur d'un double cercle de rayons. Quatre guerriers-serpents coiffés de plumes et armés de boucliers, conduisent l'attaque visant à faire des prisonniers destinés à s'affronter sur le terrain de jeu de balle. Temple inférieur. Sur les deux piliers et les jambages, l'iconographie répète les thèmes guerriers avec soumission des peuples yucatèques par les Itzâs. Le trône-jaguar, placé dans l'encadrement de l'ouverture centrale, servait vraissemblablement à supporter des attributs de la royauté, soit le miroir en pyrite et turquoises, plutôt qu'une personne en particulier. Les reliefs des murs et de la voûte mettent en scène, sur plusieurs registres, le Capitaine Disque solaire et le Capitaine Serpent recevant les hommages de guerriers, sans doute des nobles vaincus, prêtant allégeance aux dirigeants de Chichén Itzâ. . Tzompantli. Le nom nâhuatl de cette plate-forme (râtelier à crânes) est justifié par son usage. C'est là qu'étaient exposés, enfilés sur des perches disposées horizontalement, les crânes des prisonniers sacrifiés. Sur le soubassement, notez plusieurs registres de crânes humains en bas-relief et, sur le corps central saillant, des guerriers portant des têtes coupées et des aigles. Haut TEMPLO DE LOS JAGUARES y DE LAS ÂGUlLAS. Il s'agit d'une plate-forme accessible par quatre escaliers rayonnants entre deux rampes sur lesquelles reposent des serpents. Sur les parois sont gravés des reliefs très réalistes d'aigles (soleil diurne) et de jaguars (soleil nocturne) dévorant des cœurs humains. Haut ADORATORIO DE VÉNUS. Appelé aussi tombe du Chac-Mool, cet édifice est orné de reliefs figurant des symboles de la planète Vénus, astre auquel est associé Kukulkân, le serpent à plumes. La statue du chac-mool hlt dégagée de la plate. forme en 1875 par l'Américain Auguste Le Plongeon qui tenta, sans succès, de la transporter à Philadelphie. Bien que chac.moo/ signifie en réalité " jaguar rouge" en maya yucatèque, cette fausse appellation a été maintenue pour désigner la statue d'un personnage couché sur le dos, les mains posées sur le ventre se rejoignant de part et d'autre d'une coupelle destinée sans doute à recevoir des offrandes ou le sang des victimes. La première statue de ce type fut découverte par Le Plongeon, auteur d'une délirante affabulation. Selon lui, le personnage aurait représenté un prince maya, époux de la très belle Moo, qui aurait vécu à Chichén Itzâ, douze mille ans avant notre ère. Haut CENOTE DE LOS SACRIFICIOS. Une chaussée (sacbe) longue de 271 m et large de 9 m relie la place centrale à ce puits naturel de 60 m de diamètre dont les parois, hautes de 20 m, durent être régularisées de main d'homme. Après l'abandon de la ville au XIIIe s., le cenDre continua d'être l'objet d'un pèlerinage accompagné de sacrifices au dieu de la Pluie, Chac. Au fond du puits, le consul Edward Thompson découvrit de riches offrandes: disques d'or montrant des scènes de sacrifice, grelots de cuivre, d'or et d'argent, bijoux de jade, de cristal de roche et d'ambre, objets sculptés en os ou en nacre, crânes déformés, dents mutilées, etc. ( musée de Mérida), ainsi que les squelettes de treize hommes, huit femmes et vingt et un enfants d'un an et demi à douze ans qui durent être sacrifiés pendant les périodes de sécheresse. La datation des objets indiquerait que les sacrifices ont eu lieu dès le VIIIe siècle de notre ère et se sont poursuivis jusqu'à l'arrivée des Espagnols et même au-delà. L'exploration du cenote, reprise en 1960-1961, a permis la découverte de nombreuses autres offrandes dont des figurines en copal et de quelques fragments de tissus ( musée de Mérida). Au Sud, on voit les restes d'un petit bain de vapeur (temzcalli) où les futures victimes devaient se purifier avant d'être précipitées dans le puits. Haut TEMPLO DE LOS GUERREROS. Le temple des Guerriers, formé d'une pyramide d'environ 40 m de côté à quatre degrés, est couronné d'un temple et précédé d'un portique à quatre rangs de piliers, sorte de salle hypostyle qui se prolonge sur les côtés Sud et Est, appelé groupe des Mille Colonnes. Ce complexe, où abondent les représentations de guerriers, servait de salle de conseil aux dirigeants de Chichén Itzâ. Portique. Les soixante piliers, sans compter les deux piliers sur les marches de l'escalier menant au temple, formés d'un empilement de fûts carrés en pierre couronné d'un abaque carré, devaient supporter un toit plat. Sur les quatre faces sont sculptées des représentations de personnages, soit au total deux cent vingt hommes et la déesse Ix-Chel, formant une procession qui se dirige vers le temple. La majorité sont des guerriers armés et des vétérans, chacun personnalisé par un détail dans la parure de facture toltèque. Au centre du cortège, soixante prêtres portant des offrandes entourent la déesse lunaire Ix-Chel, vieille matriarche, épouse d'ltzamnâ. Dans l'axe de l'escalier et de la pierre de sacrifice sont figurés trente-sept captifs, aux traits mayas, encordés mais vêtus de somptueux vêtements. Temple (non accessible au public). D'un plan très proche du temple B de Tula, il est desservi par un escalier très raide, encadré de rampes qui évoquent le corps de reptiles ondoyants. Au sommet, dominant les têtes de serpents, deux statues porte-étendard recevaient les oriflammes. Devant J'entrée du temple, une sculpture de chac-mool servait probablement de pierre de sacrifice, la coupelle recueillant le sang humain. On pénétrait dans le sanctuaire par un portique formé de deux serpents à ]a queue dressée. Sur les vingt piliers* qui supportaient des voûtes en encorbellement, des représentations de dignitaires et de guerriers remplacent l'image du roi unique, chère aux Mayas des basses terres du Sud Au fond de la seconde salle, fut aménagé un trône en pierre soutenu par de petits atlantes. Les parois étaient couvertes de peintures, dont on a conservé le souvenir grâce aux reproductions de Stephens en 1841, qui décrivaient une bataille se déroulant au bord d'un lac. La façade et les murs extérieurs sont ornés, au-dessus de la corniche couronnant un mur en talus, de plusieurs séries de masques de style Puuc et de hauts-reliefs qui figurent une tête de serpent tenant une tête humaine entre ses mâchoires sur un fond en bas relief d'un oiseau à grandes serres, représentation de Tlâloc. Temple du Chae-Mool (non accessible au public). De la plate-forme supérieure de la pyramide, un escalier donne accès à un temple à deux galeries qui fut recouvert lorsque fut construit le dernier état du temple des Guerriers. On y découvrit un chac-mool portant un casque en forme de grenouille et un trône-jaguar sous lequel était enterré un miroir en pyrite recouvert d'une feuille d'or et encadré d'une mosaïque de turquoises. Des peintures murales très mal conservées mettent en scène, l'une une série de prêtres masqués assis sur des peaux de jaguar et portant des offrandes ou des sceptres en forme de masque du dieu K, J'autre des nobles armés de javelines et de propulseurs assis sur un trône sculpté en forme de jaguar. Haut GRUPO DE LAS MIL COLUMNAS. Annexe Sud du temple des Guerriers, ces deux portiques à colonnes délimitent une cour quadrangulaire. Les colonnes, parfois de section canée, supportaient une toiture en matière périssable dont on ignore l'aspect, voûté ou plat. Remarquez dans la salle hypostyle NORD (Columnata Norte), peut-être une salle de conseil, une banquette ornée de reliefs polychromes où défilent des dieux à têtes de mort. La colonnade NORD-Est, dont certains piliers sont sculptés, a subi de nombreuses modifications lors de changements de fonction; elle s'élève sur une terrasse à mur vertical décoré de serpents entrelacés et de processions de guerriers. Un oratoire à chambre voûtée s'ouvrant sur la cour par un portique présente une façade décorée de masques du dieu Chac et d'une frise de serpents. À l'arrière, ruines d'un jeu de balle et d'un temazcalli ou bain de vapeur. Haut El MERCADO. Cet édifice de plan carré, avec patio central entouré de colonnes, était précédé, du côté de la place des Mille Colonnes, par un haut portique à ailes très largement saillantes. Contre le mur de fond du portique et au pied des deux murs latéraux se trouve une banquette ornée d'un relief représentant une procession de personnages richement vêtus qui convergent vers une scène de sacrifice; une plante de maïs émerge de la poitrine du captif allongé, dont on a arraché le cœur. Le plan et le décor indiquent clairement une fonction de résidence palatiale de l'élite itzâ. À l'angle Sud-Ouest de la cour, autre jeu de balle. Haut CENOTE y TEMPLO DE XTOLOC. Ce deuxième puits naturel très profond est doté d'un temple à portique daté du post-classique récent (900-1200). Remarquez sur les piliers, des reliefs de prêtres et de guerriers. Dans une cache de la chambre centrale ont été mis au jour des offrandes et des restes humains. Depuis le Cenote de Xtoloc, vous pouvez soit rejoindre la place centrale, soit poursuivre la visite de la zone sud et de Chichén Viejo. Haut La Zone Sud. Cette partie du site, également appelée zone Puuc, comprend les édifices considérés comme les plus anciens de Chichén Itzâ. Cependant, les archéologues sont très partagés quant à la datation des vestiges qui, pour certains, sont pourvus de glyphes calendaires. Selon Linda Schele, les deux parties du site sont contemporaines, les différences de style architectural, Puuc, Chenes, toltèque, exprimant la politique d'intégration des Mayas mexicanisés. TUMBA DEL, GRAN SACERDOTE (Tombe du Grand Prêtre). Sorte de prototype du Castillo, cette construction pyramidale qui supporte un temple funéraire est dotée de quatre escaliers rayonnants dont les rampes représentent le corps de serpents emplumés. Dans le temple débouche un puits qui renferme sept tombes contenant des squelettes et des offrandes funéraires (objets en cristal de roche, jade et coquillage, vaisselle en terre cuite). Ce puits atteint la partie supérieure d'une vaste cavité naturelle de 12 m de profondeur qui, comme dans la pyramide du Soleil de Teotihuacân, marque un lieu originel. De fait, sur la pierre tombale du " Grand Prêtre" sont gravés des signes glyphiques mayas où Linda Schele a déchiffré la date de 10.0.12.8.0, soit l'an 842 de notre ère. Cette date, qui est la plus ancienne relevée jusqu'à nos jours à Chichén Itzâ, est accompagnée d'une inscription citant pour la première fois le nom des !tzâs et célébrant la capture d'ennemis. Le dispositif à quatre escaliers, un sur chaque face du temple-pyramide, inhabituel dans l'architecture méso-américaine, semble être à connotation cosmologique et calendaire, comme chez les Mayas du Petén. Haut CASA COLORADA. Cet édifice de style Puuc appelé Chichanchob " petits trous" en maya est érigé sur une haute plate-forme aux angles arrondis. Sur la cresterîa apparaissent les masques du dieu Chac, surmontant les trois entrées. La frise hiéroglyphique peinte en rouge, qui orne le corridor précédant les trois chambres, relate une série d'actes rituels, dont des auto-sacrifices par saignement accomplis par plusieurs nobles lors de J'allumage d'un feu nouveau les 15 septembre 869 et 16 juin 870. Au pied de cette construction qui servit peut-être d'annexe au jeu de balle situé à l'arrière, on découvrit deux encensoirs anthropomorphes et une figure phallique d'un homme accroupi; cette sculpture donne à penser qu'il y eut à Chichén !tzâ un culte érotique - ou danse du Nâhua comme le rapporte Diego de Landa - qui se pratiquait sur un haut mât au sommet duquel les danseurs mimaient une union sexuelle. Haut CASA DEL VENADO (Temple du Cerf). Sur un soubassement à angles arrondis formé d'un amoncellement de pierres - ce qui donne une idée de J'aspect des édifices avant leur restauration -, une structure voûtée à trois chambres, dont une jadis ornée d'une peinture de cerf, est surmontée d'une cresterîa. Haut CARACOL. Cet imposant monument, l'un des plus intéressants de Chichén !tzâ, semble avoir été un observatoire astronomique. Associant une tour circulaire - type d'édifice inconnu des Mayas de l'époque classiqueet une maçonnerie de pierres bien taillées et ajustées, caractéristique de l'architecture régionale Puuc, il illustre l'hybridation des styles toltèque et maya. L'extérieur. La tour de 11 m de diamètre s'élève sur deux plates-formes rectangulaires agrandies à plusieurs reprises et dotées d'un escalier bordé de serpents entrelacés. Des têtes de guerriers de type toltèque ornent le muret de la terrasse supérieure. La tour est décorée de quatre masques de Chac apparaissant au-dessus d'une moulure chanfreinée ; elle était couronnée de merlons sculpturaux. L'intérieur. Quatre portes étroites donnent accès à la tour, constituée de deux corridors annulaires voûtés autour d'un massif central où fut aménagé un escaIier en colimaçon (d'où le nom de l'édifice, "escargot" en espagnol). Cet escalier mène à une chambre rectangulaire très minée, où sept fenêtres rectangulaires matérialisent une série complexe de références astronomiques, confirmant la fonction d'observatoire de l'édifice. Des études récentes ont montré qu'il servait plus particulièrement à l'observation des mouvements de Vénus vers l'an 1000. À l'époque postclassique, tous les bâtiments circulaires furent dédiés à QuetzaJcôatl (assimilable à Vénus en astronomie) qui, sous la forme d'Ehécatl, dieu du Vent, est représenté accompagné d'une conque. Haut TEMPLO DE LOS RETABLOS (Temple des Panneaux). Au Sud du Caracol subsiste en partie un sanctuaire précédé de huit colonnes, à murs en talus surmontés d'un parement vertical orné de reliefs sur les côtés (serpents, oiseaux, jaguars et guerriers). Cette structure fut par la suite recouverte par un soubassement pyramidaL avec une plate-forme supérieure où s'élevait un temple dont on distingue un fragment d'escalier et deux colonnes serpentiformes. Haut EDIFICIO DE LAS MONJAS (Edifice des Nonnes). Cette énorme construction pyramidale est Je résultat de deux états de construction, révélés par une large brèche due à une exploration brutale à la dynamite par Le Plongeon en 1875. Le temple inférieur ou Chenes. Sur la première terrasse, haut soubassement vertical (10 m) à angles arrondis, limité par un mur ajouré interrompu de masques de Chac, se dresse un temple très orné de plan complexe. Huit pièces couvertes de fausses voûtes sont séparées par un épais mur médian pourvu de contref0l1s qui soutenait la cresteria. Les façades NORD et Sud sont entièrement couvertes de pierres taillées formant des grecques sur une frise de colonnettes, un décor typique de la région Chenes. A cette première phase de construction, appartient l'aile orientale (Anexo Este), édifice indépendant, qui fut en partie recouvert lors de l'agrandissement de la plate-forme. Le temple supérieur ou Puuc. Durant la seconde phase de construction, au classique tardif, le complexe fut élargi et surélevé d'un étage, accessible par une volée de marches masquant la partie centrale du premier temple. Le petit édicule du sommet se compose d'une seule galerie avec une frise de colonnettes entre deux corniches, de style Puuc. Haut ANEXO ESTE (Annexe Est). Contemporain du premier état de l'édifice des Nonnes, ce bâtiment comporte six chambres communiquant entre elles et entourant deux pièces centrales qui furent comblées, sans doute en vue de J'ajout d'un étage jamais construit. La façade principale à l'Est est ornée d'une profusion de motifs dans le style Chenes - masques de Chac superposés, serpents stylisés, moulures à décor géométrique -, tandis qu'au-dessus de la porte, symbolisant la gueule ouverte du monstre terrestre, se trouve un médaillon où figure un dignitaire assis avec panache de plumes. Haut IGLESIA. À proximité de l'édifice des Nonnes, cette construction isolée s'ouvrant à l'Ouest, possède une seule pièce voûtée en encorbellement. Le décor de pierres taillées, concentré sur la partie supérieure de J'édifice, est de style Puuc. La frise de grecques à moulures chanfreinées est surmontée d'une large bande de masques du dieu Chac, encadrant, sur la façade Ouest, deux panneaux avec les quatre bacabs ou porteurs du ciel déguisés en crabe et tatou d'une part, en escargot et tortue d'autre part. Au-dessus d'une large corniche saillante, La cresterîa est constituée de masques de Chac. Les Mayas croyaient que les treize niveaux du ciel étaient soutenus par quatre dieux, les bacabs, en rapport avec les quatre points cardinaux identifiables par une couleur: rouge (Chac) pour l'est, blanc (Zac) pour le nord, noir (E'ek) pour l'ouest et jaune (Kan) pour le sud. Une cinquième couleur, le vert, correspondait au centre de l'univers. Haut AKAB D'ZIB. Cet édifice tripartite tourné vers l'Est se compose d'un corps central à deux chambres, flanqué au NORD et au Sud, de deux galeries de huit pièces voûtées. Sur un linteau d'une chambre sise au Sud, fut gravée une représentation de dignitaire assis sur un trône, entouré de hiéroglyphes, non encore déchiffrés, d'où le nom de cette construction "< écriture obscure" en maya). Les glyphes calendaires semblent correspondre à 869 de notre ère. Dans la deuxième chambre de la série de dL (au Sud), on peut également voir des empreintes de mains peintes en rouge. Haut |